Beaucoup de poids pèse sur les épaules du CX-70, au propre comme au figuré. D’abord, on parle d’un VUS intermédiaire à deux rangées de sièges, un format de véhicule particulièrement populaire au Canada, en version plus luxueuse, ce qui est relativement nouveau pour Mazda. Ensuite, on a deux versions de ce modèle : modérément hybride et hybride branchable. Les deux laissent sous-entendre que la facture d’essence sera allégée par l’électrification.
Si seulement c’était vrai…
Clairement, Mazda nourrit de très grandes ambitions à travers son CX-70, un véhicule qui est essentiellement la version à cinq passagers du CX-90. Celui-là compte sur une deuxième banquette à l’arrière pour asseoir jusqu’à sept personnes. Le CX-70 ne l’a pas, et peut donc proposer un volume utile un peu plus généreux. Tout le reste demeure tel quel, et ça coûte entre 50 000 et 55 000 $.
Ça inclut le six cylindres en ligne, de base et de série, et pour un peu plus d’argent, le jumelage d’un 4 cylindres de 2,5 litres à un groupe électrique qui propose une quarantaine de kilomètres tout électriques, une puissance totale de 323 chevaux, et un prix de détail qui oscille entre 59 000 $ et 64 000 $.
On va se le dire tout de suite, c’est cher. Dans les deux cas. Mais c’est voulu. Mazda ne veut plus se comparer à Honda et Nissan. On vise un peu plus haut, côté raffinement. Disons Volvo, ou peut-être Buick, mais en version japonaise.
Sauf que Volvo, ce sont des véhicules beaucoup plus avancés au chapitre de l’électrification, et Buick est en train de descendre en grade en offrant des véhicules à très bas prix fabriqué en Chine.
Le CX-70 a un style extérieur très séduisant. C’est moderne, c’est élégant, ça fait très urbain-chic, grâce à des lignes fluides, des grandes surfaces lisses et des traits fins, mais tranchants. Rien à redire là-dessus.
À l’intérieur, ça se gâte un peu. Le système multimédia Mazda Connect vieillit vite, et son affichage n’est pas « subtil, ou « délicat ». Il est dépassé. L’expérience multimédia est en retard sur la concurrence.
Évidemment, Mazda va se rabattre sur un classique : notre VUS est fait pour être conduit, pas pour jouer avec les gadgets électroniques. Vroum vroum, et non pas bip bip, vous voyez ce qu’on veut dire?
À ce jeu, le 6 cylindres turbo fait mieux le boulot. Mais il est gourmand. Le groupe hybride branchable aussi. Il ne fait pas mieux que 9,4 litres aux 100 kilomètres, en moyenne. C’est extrêmement décevant, car on peut aimer conduire son VUS et savoir qu’il ne consommera pas plus de 2 ou 3 litres aux 100 kilomètres. Ou qu’il ne consommera même pas une goutte d’essence, puisqu’il est tout électrique. Pour le même prix, citons le Chevrolet Blazer EV, qui n’a pas la prétention de luxe du CX-70, mais qui arrive à mieux faire grâce à la fois à une technologie motrice et multimédia plus raffinées.
Bref, on sent que le retard pris par Mazda dans le virage électrique est en train de rattraper la marque. C’est dommage. Mazda est le plus petit des grands constructeurs et n’a pas beaucoup de marge de manœuvre s’il espère survivre au virage qui s’en vient.
Et pour le moment, la marque s’appuie sur les mauvais éléments pour rehausser la valeur de ses produits au niveau qui justifieraient leur prix plus élevé. Le CX-70 a de la gueule et il est plutôt spacieux, mais il vient d’arriver sur le marché et il est déjà dépassé par la concurrence.
Espérons que le CX-50 attendu en 2025 fera mieux.
Le texte Mazda CX-70 2025: du poids sur ses épaules provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile