Ça y est. Dodge a enfin son premier véhicule électrique. Le Hornet VHR est une version hybride rechargeable (d’où le «VHR») du petit Hornet, qui est à mi-chemin entre une familiale compacte et un VUS. C’est la grande nouveauté de cette année pour ce modèle, et il vient en prime avec un badge R/T, généralement réservé aux versions les plus dynamiques des véhicules de la marque Dodge.
Dodge appelle son Hornet un « véhicule électrifié » pour jouer un peu sur les mots et attirer ceux qui pensaient que le groupe Chrysler avait un peu abandonné sa marque la plus bas de gamme. Parce que jusqu’à tout récemment, on ne donnait pas cher – au propre comme au figuré – pour la marque Dodge. Dans les tribulations qui ont mené au rachat du groupe Fiat-Chrysler par Peugeot-Citroën, pour former le groupe Stellantis, il y a eu des rumeurs qu’on ne garderait que les marques Jeep et Ram, puis on a ajouté la marque Chrysler, et finalement, on a aussi gardé la marque Dodge.
Là, Dodge a son Hornet branchable, et elle aura aussi le Charger BEV plus tard cette année, qui est présenté comme le premier muscle car électrique de l’histoire de l’automobile. C’est pas rien.
Et si on se fie au Hornet VHR R/T, ça promet d’être un véhicule assez polarisant, merci. Le Hornet est animé par un moteur turbo de 1,3 litre qui est jumelé à un moteur électrique bon pour 50 km d’autonomie par charge. Les deux ensemble, ils produisent une puissance de 285 chevaux et un couple de 383 livres-pied.
En principe, c’est une assez bonne puissance. Mais comme on a souvent surtout le moteur électrique, on ne l’utilise pas si souvent. Le moteur électrique à lui seul fait l’équivalent de 120 chevaux (90 kW). Et quand on utilise les deux moteurs, le véhicule ne sait pas sur quel pied danser. C’est peut-être la faute à la boîte de transmission à six rapports, qui a elle-même de la misère à tomber sur le bon rapport au bon moment. Ça crée un flou dans la conduite, quand on a besoin d’accélérer, pour dépasser sur l’autoroute, par exemple.
En fait, le Hornet VHR est tout saut un véhicule sportif. Pour ça, il faut vraiment aller voir du côté du Tonale, chez Alfa Romeo. On en reparlera de celui-là. Le Hornet a une suspension qui n’est pas calibrée pour bien prendre en charge tout le poids de ses deux mécaniques.
Il est lourd, il freine parfois un peu paresseusement et il a tendance à prendre les virages comme un Dodge d’il y a 25 ans. Ça tangue beaucoup, et ça sous-vire en masse.
C’est dommage, car quand on le conduit au quotidien, le Hornet est un hybride branchable étonnamment plaisant. 50 km par charge, ce n’est pas beaucoup, mais ça se recharge quand même assez vite, et durant mon essai, j’ai réussi à maintenir une consommation moyenne de 1,6 litre aux 100 kilomètres, en le branchant le plus souvent possible. Sur la semaine, ça m’a coûté 7$ en recharge sur les bornes du Circuit électrique, et 16$ d’essence à la pompe.
Il y a une journée là-dedans où je n’ai pas pu me brancher, et durant cette journée-là, la consommation a grimpé à 8,5 l/100 km. Ce qui ferait du Hornet un hybride très normal, de ce côté-là. On recommande donc de le brancher le plus souvent possible.
À l’intérieur, on n’a pas l’impression d’être dans un véhicule Dodge. De l’extétrieur aussi, en fait. Le R/T a droit à un logo à deux diagonales rouges, plutôt qu’au logo Dodge classique, et ça attire le regard de bien des gens qui n’achèteraient pas un Dodge.
À bord, les commandes sont nombreuses, et l’ergonomie m’apparaît excellente, à part deux détails. La commande des essuie-glace est mal configurée, et au début, on ne comprend pas trop comment opérer l’essuie-glace arrière. Et Dodge a laissé trop peu d’espace entre la pédale de frein et l’accélérateur, si bien qu’on accroche souvent les deux pédales sans le vouloir.
Ce sont des détails, cela dit. Dodge n’a pas à être gênée d’offrir le Hornet en version hybride branchable. Il a seulement le malheur de coûter 49 000 $ après rabais, ce qui est un peu cher pour ce modèle, mais en même temps, tous les hybrides rechargeables coûtent cher.
Si celui-là pouvait coûter un peu moins cher, ce serait un sacré bon coup. Il donne hâte de voir la Charger BEV, en tout cas…
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Le texte Dodge Hornet VHR provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile