Le marché des VUS compacts de luxe est un des créneaux les plus lucratifs pour les constructeurs d’automobiles qui vendent leurs véhicules au Canada. Il y a une proportion étonnamment importante des acheteurs de véhicules neufs au pays qui ont le budget pour un petit VUS de luxe, plus ou moins familial, dont le prix de détail oscille entre 55 000 et 65 000 dollars. C’est donc important pour les constructeurs qui veulent faire bonne impression d’offrir dans ce créneau leur véhicule le plus attrayant.
Infiniti vend dans cette catégorie le QX50, le petit frère plus cowboy du QX55 qui reprend les mêmes composants de base, la même mécanique, et plusieurs des éléments de l’habitacle, mais dans le format d’un VUS plus classique. Vu de l’extérieur, le QX50 est un petit VUS qui a de la gueule, avec une calandre imposante, une silhouette juste assez trapue, et des proportions qui donnent le goût de conduire.
À bord, malheureusement, ça se gâte. Parce qu’un premier coup d’œil au tableau de bord donne l’impression que ce véhicule-là date d’il y a cinq ans. À peu près toutes les autres marques de véhicules de luxe ont revu leurs véhicules ces dernières années pour intégrer des affichages panoramiques très larges, ou très longs, sur le tableau de bord. La plupart ont même éliminé la plupart des commandes physiques, au profit de ces grands écrans tactiles.
Pas Infiniti, qui fait résolument bande à part. Ici, on a deux petits affichages, un par-dessus l’autre. Celui du haut est celui dont on se sert le plus. Il fait 8 pouces de diagonale. C’est là où s’affichent les données de navigation, de musique, ou CarPlay sans fil. Plus bas, on trouve un deuxième affichage, de 7 pouces de diagonale, où on peut contrôler la climatisation, ou d’autres réglages qui n’ont pas trouvé leur place sur l’écran supérieur.
C’est vraiment du vieux stock. Infiniti est résolument à la traîne là-dessus. Ça pourrait être minimaliste, voire une forme d’inspiration de design zen, une tradition de simplicité volontaire japonaise, mais non. On voit les pixels un à un sur les écrans et on sait qu’on a devant soi rien d’autre qu’une technologie déjà âgée et qui vieillit mal.
C’est dommage, parce que sinon, l’habitacle est vraiment élégant. De base, à un peu plus de 53 000 $, c’est assez classique : du cuir et du faux métal chromé. Mais si on allonge quelques billets de plus, et qu’on opte pour le modèle le plus équipé à 61 000 $, on a droit à un cuir piqué deux tons qui a l’air aussi confortable qu’un lit d’hôtel. Sans blague.
Au volant aussi, le QX50 nous laisse sur notre appétit. Sous le capot, Infiniti a pourtant mis la gomme. On a droit à la technologie motrice la plus sophistiquée jamais produite par Infiniti. Il s’agit d’un moteur turbo à 4 cylindres de 2 litres qui fait 268 chevaux. Il est jumelé à une boîte CVT mortellement monotone, qui tue toute la personnalité de ce véhicule.
Pourtant, on a 268 chevaux de puissance, ce qui devrait être suffisant pour générer une bonne accélération. Sauf que là encore, Infiniti a un peu raté son coup avec sa technologie de compression variable des cylindres, qui fait perdre un peu du temps de réaction à la mécanique et qui rend le véhicule un peu moins dynamique qu’on l’aurait aimé. Surtout qu’en échange, le QX50 n’offre aucune économie de carburant digne de ce nom, à 11 litres aux 100 km en moyenne durant mon essai. Infiniti annonce 8,7 l/100 km, mais on n’a jamais réussi à s’en approcher…
En prime, impossible de désactiver l’antipatinage. C’est pratique, des fois, de pouvoir le faire, surtout pour se sortir d’un banc de neige, l’hiver. Mais pas dans ce cas-ci. Pourtant, le rouage intégral «intelligent» du QX50 semble excellent…
C’est donc malheureux. Le QX50 est un beau petit VUS compact de luxe, mais il aurait été plus dans son élément en 2017 ou en 2018. En 2023, on s’attend tout simplement à plus. Ça porte à se demander si Nissan a une stratégie pour relancer Infiniti prochainement…
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Le texte Essai routier : Infiniti QX50 provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile