Ce sont des experts qui le disent : aujourd’hui, les constructeurs chinois incarnent une force montante et perturbatrice dans le secteur automobile au même titre que les constructeurs coréens dans les années 1980 et les japonais dans les années 1970.
C’est ce que disaient et répétaient des experts du secteur automobile réunis au Michigan à la fin novembre pour discuter du futur de l’industrie. Le nom de la conférence? Automotive Futures. Ça dit tout.
Évidemment, beaucoup de choses peuvent changer en peu de temps dans le monde, surtout avec l’arrivée à la tête des États-Unis de Donald Trump, à la fin janvier prochaine. Mais de façon globale, ça ne devrait pas freiner un mouvement mondial déjà bien amorcé : celui de l’entrée parmi les grands constructeurs internationaux des premières grandes marques chinoises : BYD, NIO, Geely et d’autres encore.
Elle n’est pas encore arrivée en Amérique du Nord, mais cette transformation a d’abord commencé en Chine, justement. Jusqu’à la fin des années 2000, le marché domestique chinois était composé à plus des deux tiers par des marques de voitures étrangères. Aujourd’hui, un peu plus d’une voiture sur deux vendue en Chine est de marque chinoise.
À l’échelle mondiale, les marques chinoises devraient compter pour le tiers de tous les véhicules vendus chaque année quelque part autour de 2030, soit d’ici cinq ans.
Ce que les analystes présents à la conférence Automotive Futures ont indiqué, entre autres choses, c’est que les véhicules chinois vendus à l’international sont pour la plupart électriques, d’abord, et que leur technologie est plus jeune «d’environ 1,6 année » sur celle de leurs concurrents. Autrement dit, la menace pèse surtout sur les marques non-chinoises d’accélérer leur progrès technologique.
D’ailleurs, les marques chinoises ont accès à des composants électriques qui leur permettent de vendre leurs véhicules de 35 à 55 % moins cher. Ça, on le savait déjà. Ce qu’on sait moins, c’est à quel point les analystes semblent convaincus que les marques chinoises pourront surmonter l’adversité, comme leur approvisionnement auprès de fournisseurs aux pratiques plus que discutables et leur proximité avec le gouvernement chinois.
Si ça s’avère, ça risque de compliquer la tâche des gouvernements qui espèrent ralentir l’arrivée des marques chinoises sur leur territoire…
Le texte La Chine en 2025 est la Corée des années 1980 provient de L’annuel de l’automobile – Actualité automobile